Petite révision de la page « Légal »

Merci de prendre en compte ces toutes dernières mises à jour. Si vous n’avez lu aucune version des « lois » énoncées à la page Tout le blabla légal et juridique, je vous conseille de les lire dès que vous avez un peu de temps, afin de visiter le blog dans le respect de son contenu et des autres visiteurs. Je tiens à rappeler que cette page concerne TOUS LES VISITEURS de ce blog. Les abonnés ont néanmoins une partie des textes bien à eux.

Cordialement, Dorian (rédacteur en chef et éditeur), le 6 avril 2018

Star Wars : L’Odyssée du Héros ou les références mythologiques

Re-bonsoir à tous !
Voici le travail tant attendu sur les références aux mythes dans Star Wars, et vous verrez que la saga interstellaire pousse vraiment tous les types de mythes bien plus loin que je ne l’imaginais ! Et même, elle va jusqu’à émettre de profondes idées philosophiques !!! C’est à peine croyable, vous ne trouvez pas ?
Ce texte a été réalisé par moi-même avec l’aide occasionnelle d’Alizée (?) et de Chloé (?).
Bonne lecture 😉

Introduction

L’exposé que nous vous présentons aujourd’hui va aborder le personnage de Luke Skywalker, et plus particulièrement son voyage initiatique, narré dans la première trilogie Star Wars, c’est-à-dire les films 4, 5 et 6.
Un voyage initiatique est une aventure présentée sous la forme de parcours jalonné que le héros va accomplir tout au long de l’histoire. Un mythe est un récit populaire ou littéraire mettant en scène des êtres surhumains et des actions remarquables. S’y expriment, sous le couvert de la légende, les principes et les valeurs de telle ou telle société et, plus généralement, y transparaît la structure de l’esprit humain.
Les limites de ce sujet sont de définir Star Wars en tant que mythe moderne.
Nous allons trouver des éléments de réponse à la problématique suivante : En quoi ce voyage initiatique constitue-t-il une réécriture des mythes ? Pour commencer, nous définirons les étapes cruciales du voyage initiatique de Luke ; ensuite, nous évoquerons les différents combats entre Luke et les créatures maléfiques de la « galaxie lointaine ». Enfin, nous évoquerons la nouvelle idée de destin ouvert présente dans la saga Star Wars.

I – Le voyage initiatique

Extrait n°1 : Obi-Wan donne le sabre laser de Dark Vador à Luke

Les Mentors occupent une place dominante dans le voyage initiatique, car ils ont pour but d’apprendre au héros des valeurs et des pouvoirs qui lui permettront d’avancer. Les fans de Star Wars ont sans doute en tête les scènes où Maître Yoda (vous savez, cette petite créature âgée, verte, chauve et aux grandes oreilles) enseigne à Luke le pouvoir de déplacer des objets par la pensée. On retrouve ce type de personnage en la personne du centaure Chiron, qui donne une éducation parfaite à Achille alors que ce dernier n’est pas son fils biologique.
Mais les Mentors ont un autre but non moins fondamental ; ils doivent à tout prix transmettre au héros un cadeau matériel très spécial. La scène que je vais vous montrer met en scène Luke et Obi-Wan qui lui donne le fameux sabre laser de Jedi de son père, au début de l’épisode IV, et rappelle inévitablement la légende d’Excalibur dans Le Roi Arthur.
Le premier plan de notre extrait montre Luke à gauche et Obi-Wan à droite. Cette disposition des acteurs par rapport à la caméra n’est sans doute pas faite par hasard. Au cinéma, la partie gauche de l’écran représente le danger et l’aventure, tandis que le côté droit symbolise le Bien. On comprend donc, même inconsciemment, que Luke s’apprête à partir pour un long et périlleux voyage, et qu’Obi-Wan sera là pour l’accompagner, le forger et le rassurer.
Nous allons maintenant étudier le dialogue et la suite d’actions rythmant la scène. Dès qu’Obi-Wan introduit sa révélation par une phrase mystérieuse, on change de plan pour focaliser sur Luke, dans le but d’accentuer l’effet de surprise du spectateur. S’ensuivent des plans rapprochés qui ponctuent les révélations d’une haute importance pour Luke car il découvre à travers son futur Mentor qui était son père. Enfin, lorsqu’Obi-Wan se lève, la caméra le suit ; le vieil homme sort un étrange objet d’un coffre en bois et le donne à Luke, tout en continuant ses explications. C’est par cet acte qu’on peut désormais attribuer à Obi-Wan le rôle de Mentor pour Luke. Enfin, on retourne au plan rapproché sur Obi-Wan qui termine son monologue sur une phrase très négative (« Bien avant les jours sombres et l’avènement de l’Empire. »). L’avenir de Luke semble très périlleux, mais le protagoniste sera accompagné de forces bénéfiques qui le soutiendront et le défendront.
Enfin, nous pouvons constater que R2D2 et C3PO sont colorés respectivement en or et en argent ; cela est une référence à l’Odyssée car la maison d’Alcinoos (l’hôte d’Ulysse, chez qui le héros conta son périple) était faite majoritairement d’or et d’argent.

II – Les combats contre les monstres

Extrait n°2 : Un duel

Les duels contre les monstres sont omniprésents dans la mythologie antique. Ulysse et Hercule sont deux exemples parmi tant d’autres de héros qui doivent affronter des créatures maléfiques pour prouver leur valeur. Dans cette scène au début de l’épisode 5, Luke est fait prisonnier dans la caverne d’un horrible monstre des neiges. Son sabre laser planté dans la neige près de lui et son courage seront une fois de plus son salut. Les scènes de combat contre les monstres sont très nombreuses dans la saga Star Wars, ce qui montre (encore) une référence mythologique.

Extrait n°3 : Un autre duel

Dans l’Odyssée, Ulysse combat des créatures fantastiques sous le joug de Poséidon. Dans cette scène de duel, qui oppose Luke à une créature esclave de Jabba, notre héros va devoir affronter la créature pour prouver sa valeur, non seulement envers Jabba, mais aussi envers Leia qui est près de lui et le soutient moralement. Les deux personnages s’affrontent d’abord oralement à travers un dialogue qui a pour but de faire pression sur l’autre. Jabba met un terme à cet affrontement en jetant Luke dans une caverne où se situe un être maléfique et affamé. Une fois de plus, grâce à sa ruse, Luke arrivera à s’en sortir et à tuer la bête maléfique.

III – Le destin ouvert

Extrait n°4 : « Tel est ton destin », dit Palpatine à Luke ???

Les mythes montrent très souvent une image du destin selon laquelle ce dernier serait contrôlé par des forces extérieures et invincibles. Cet extrait de Star Wars contredit cette thèse à travers une phrase explicite.
Dans un contexte de bataille entre les forces du Bien et du Mal, Luke est prisonnier dans le palais de Palpatine. Son père le surveille à l’entrée de la pièce sombre. Palpatine fait pression sur Luke en lui répétant que ses amis ont perdu la guerre, et qu’il devient peu à peu son esclave, comme son père avant lui. Néanmoins, bien que terrassé par les horribles paroles de l’ancien Mentor d’Anakin, Luke semble déterminé à ne pas se laisser faire, et regarde toujours en direction de la fenêtre, muet et interdit, comme s’il attendait que quelque chose se produise. C’est à ce moment-là que Palpatine porte son coup fatal en lui déclarant : « Tu n’as pas compris qu’à chaque moment que tu laisses passer, tu deviens un peu plus mon esclave. C’est inévitable, car tel est ton destin. » La caméra se pose un instant sur Dark Vador qui reconnaît son douloureux passé dans les paroles de son Mentor. Le dialogue filmé en champ-contre-champ souligne la forte opposition entre Luke et Palpatine. Cette issue tragique avec l’idée nouvelle d’un destin ouvert montre que George Lucas veut tout de même se démarquer des conteurs antiques comme Homère et donne une version contemporaine, actualisée du mythe en y introduisant cette nouvelle idée selon laquelle le destin du héros serait contrôlé par d’autres personnages.

Conclusion

Star Wars est donc un vrai mythe moderne avec beaucoup de références au mythe et à la tragédie antiques, notamment à travers le voyage initiatique de Luke et ses combats contre les monstres. Cependant, la célèbre saga de science-fiction interplanétaire se démarque de la mythologie de l’Antiquité par un nouveau concept de destin ouvert. ■

Discriminations : STOP

DISCRIMINATION : Différenciation Incompréhensible, Sénile, Collective, Rejetant Individus Mal Insérés, Néanmoins A Tous (les) Indifférenciables Obligatoirement Nouveaux.

Bonsoir à tous,
Je vous livre aujourd’hui une synthèse réalisée en cours d’Éducation Morale et Civique en collaboration avec Oscar (?). Bonne lecture, et surtout, AGISSONS !!!

Liberté, égalité, fraternité : quelle belle devise qu’est celle de la France ! Mais il ne s’agit que d’idéaux, nous vivons dans un pays loin d’être égalitaire. Entre discriminations et harcèlements divers, nous sommes loin de l’utopie promise.
Il serait intéressant de nous pencher et de nous positionner sur les réalités auxquelles femmes, hommes, enfants sont confrontés au quotidien.
Nous allons suivre les expériences de trois personnages fictifs : Marc Page, un enfant en surpoids et homosexuel scolarisé dans un collège sans histoire ; Anne-Alizée Limaje, une jeune femme qui prend tous les jours le métro pour se rendre sur son lieu de travail ; dans l’entreprise de Anne-Alizée, nous allons suivre le quotidien de Abdou Myno, un immigré de confession musulmane, en fauteuil roulant, qui fait ses débuts dans la société française.

Comme tous les matins, Marc se lève à sept heures et se prépare. Il appréhende la longue et douloureuse journée qui l’attend. Il se fait harceler par le garçon le plus populaire des troisièmes, Léo. Lui et sa bande se moquent de Marc en se servant de son apparence physique ainsi que de son attitude dite « de pédale ». Une fois dans la cour, Marc consulte les réseaux sociaux et remarque une vidéo de lui, filmée à son insu, dans laquelle il embrasse son partenaire. Il lève les yeux de son écran et aperçoit Léo et ses amis qui rigolent en le pointant du doigt. Marc pousse un long soupir de détresse et se réfugie dans la classe dès que la sonnerie retentit. Une fois rentré chez lui, à l’heure du dîner, Marc contemple son assiette d’un regard vide. Sa mère s’inquiète et lui demande ce qui ne va pas. Marc lui livre alors une partie de son quotidien au collège. Scandalisée, la maman décide de prendre rendez-vous auprès du chef d’établissement, lequel est convenu pour le surlendemain. Marc est apaisé, il se lève ce matin-ci sans appréhension, il croit que ce rendez-vous arrangera tout… Mais il est loin de la vérité. À peine pose-t-il un pied au collège que Léo et sa bande le rouent de coups, le traitant de tous les noms, se moquant autant de son obésité que de son homosexualité. Le Conseiller Principal d’Education jette un coup d’œil au tapage, marque un temps d’arrêt, et continue sa ronde sans adresser un seul regard au jeune Marc Page. Marc est humilié, terrassé, il a perdu toute confiance en lui. Quelques heures plus tard, l’entretien a lieu, mais le directeur n’ose pas réagir et dit que c’est à Marc de s’adapter au monde qui l’entoure. La mère reste sans voix face à cette déclaration, et promet à son fils qu’il changera d’établissement dès que possible. Or il est trop tard pour Marc, qui est brisé et prendra plusieurs années pour se reconstruire…
Nous avons vu au travers de cette fiction documentaire que Marc vit un quotidien très douloureux. On pourrait penser que ce cas est imaginaire, et extrêmement rare. Pourtant, en 2015, en France, plus de 700 000 écoliers ont été harcelés de diverses façons. D’après l’Unesco, en 2017, 246 millions d’enfants et d’adolescents subissent la même chose, pour plusieurs raisons toutes infondées. Les causes majoritaires du harcèlement sont l’apparence physique, l’identité de genre et l’orientation sexuelle, mais aussi l’origine ethnique ou nationale. Les cas les plus extrêmes peuvent mener au suicide de la victime, ce qui peut détruire un famille entière.
Nous pouvons à présent définir le principe du harcèlement scolaire comme des insultes, des coups, des humiliations, des mises à l’écart, des rumeurs, organisés de façon répétée, sur un longue période, de la part d’un ou de plusieurs élèves.
Nous pensons de notre côté que pour prévenir ces actes, il faudrait faire des interventions auprès des jeunes et leur expliquer quelles sont les réelles conséquences de ce fléau, et qu’ils peuvent tous être bourreau autant que victime. Nous aimerions que chacun parle et assume ses responsabilités. Pour cela, il faudrait lever le voile du tabou qui plane encore sur ce sujet sulfureux.
Penchons-nous désormais sur le cas de Anne-Alizée Limaje. Elle prend le métro parisien tous les matins pour se rendre sur son lieu de travail. Dans le wagon, elle subit de nombreuses atteintes à son intégrité physique. Expliquons-nous : elle se lève déjà angoissée à six heures trente-cinq ; elle sait ce qui l’attend tout au long de son trajet. En sortant de chez elle, la jeune femme doit parcourir une centaine de mètres avant d’arriver à la bouche de métro, mais elle est aussitôt interpellée et sifflée sans aucune gêne par une bande de trois jeunes adultes qui essaient d’attirer l’attention de leur proie. La jeune femme fait mine de ne rien entendre et passe son chemin sans leur adresser une parole ni un regard. Les prédateurs l’insultent alors de tous les noms dans son dos. Anne-Alizée a l’habitude de ces comportements et ne les remarquent même plus. Une fois dans la rame – il est sept heures vingt, le wagon est bondé, les passagers sont les uns sur les autres. L’un des voyageurs, proche de la jeune femme, profite de la cohue pour se coller et se frotter à son corps sans son consentement. Anne-Alizée s’écarte vivement, mais l’homme revient à la charge, elle hausse le ton, de nombreux visages se tournent vers elle, le regard plein de compassion, mais aucun ne daigne réagir et parler à l’agresseur. Elle sort de la rame quinze minutes plus tard et remarque que l’importun l’a enfin libéré de son joug. Mais elle revivra malheureusement ce scénario matin et soir, chaque fois qu’elle emprunte un transport en commun et se déplace en dehors de chez elle.
Cet exemple nous permet de constater que la majeure partie des femmes, quels que soient leur âge ou leur origine, sont confrontées à différentes atteintes à leur intégrité physique et mentale, à n’importe quel moment, toujours de manière répétée, et souvent par les mêmes personnes.
Nous pensons qu’il faudrait intervenir dès le plus jeune âge dans les écoles et apprendre à garçons et filles que le corps de l’autre doit être respecté et que toute relation doit être réciproquement consentante. Les atteintes à ces droits sont nombreuses et devraient être systématiquement et plus sévèrement punies par la loi.

Notre dernier exemple se porte sur le personnage de Abdou Myno, un jeune immigré en fauteuil roulant qui cherche à s’intégrer dans le monde de l’entreprise. Ce jeune homme vient d’obtenir le droit de résider en France, donc il cherche un travail proche de chez lui. Il élabore son CV ; il n’omet pas d’indiquer son handicap moteur et le fait qu’il vient d’un pays de confession musulmane. Il se rend rapidement compte que les réponses ne sont pas florissantes ; cependant, on lui accorde une entrevue dans les jours suivants dans l’entreprise de Anne-Alizée. Le jeune homme en fauteuil roulant veut, le jour venu, se rendre sur le lieu de son entretien, mais de nombreux obstacles se dressent sur son chemin. En premier lieu, il doit sortir de son immeuble. L’ascenseur est minuscule, les touches pour les étages ne sont pas à sa hauteur. Au prix de nombreux efforts, il arrive enfin à sortir de la tour, mais un nouveau défi l’attend : les marches sont omniprésentes, et aucune rampe d’accès à l’horizon. L’accès au transport en commun est compliqué, mais il arrive enfin à son lieu de rendez-vous, aidé par des quidams à l’âme charitable. Abdou se présente à la réception et annonce qu’il doit voir le DRH, la femme à l’accueil lui répond que l’homme l’attend déjà. Lorsque le DRH aperçoit l’homme en fauteuil, il lui fait signe de venir dans son bureau, et lorsque Myno franchit la porte, le recruteur lui lance un regard plein de mépris et de suspicion. L’homme déclare : « Écoutez bien, Myno. J’ai observé votre CV, je ne crois pas que vous ayez les compétences requises, de plus vous n’avez que très peu de diplômes. Votre candidature n’est pas complète ». Ce n’est pas le cas ; son CV est rempli avec soin, les nombreux diplômes et expériences à l’étranger son mentionnées et font de lui le candidat parfait. Abdou le fait remarquer ; le DRH lui explique implicitement que son origine ainsi que sa mobilité particulière constituent un défaut qui, malgré ses excellentes aptitudes, ne font pas de lui le candidat que l’on s’arrache. Abdou repart bredouille, mais il vient de découvrir une forme de racisme qui entrave actuellement notre pays.
À travers cette fiction réaliste, nous nous rendons compte à quel point les handicapés sont en difficulté dans notre société. Que ce soit pour accéder à un emploi ou à une infrastructure, les obstacles sont hauts et nombreux. Mais aussi l’origine ou la confession des citoyens sont au cœur de nombreuses discriminations, aussi bien dans la rue que dans le monde du travail. Le racisme fait rage dans le monde entier depuis toujours, il est peut-être temps de réconcilier la Terre entière.
Encore une fois nous pensons qu’il faut agir dès le plus jeune âge, en éduquant la population et en promouvant la mixité et la tolérance de tous les êtres humains.

In fine, nous pouvons nous rendre compte des grandes discriminations dans des mondes très variés de notre société ; à l’école, dans la rue ou encore au travail. Les discriminations sont nombreuses, passant par les insultes, les coups, les agressions, le sexisme, les atteintes à la pudeur, l’absence de structures adaptées à tous… La liste est longue.
Mais nous pouvons toujours réagir en informant les populations dès le plus jeune âge, quelque soient la classe sociale, le sexe, l’origine ou la religion des individus formés. Nous possédons de nombreux outils pour palier à ces problèmes, des lois peuvent être votées et respectées, chacun peut faire un effort sur soi-même ou encore intervenir si ils sont témoins d’inégalités ou de discriminations.
Nous vivons sur tous sur la même planète et nous ne formons qu’une seule véritable « race » appelée espèce humaine. Nous souhaitons rappeler que chaque espèce vivante comporte des individus tous différents et que nous ne pouvons qu’accepter ces multiples différences, pour pouvoir enfin cohabiter dans la paix et la concorde. ■

Formation jeune élu CVL

Chers abonnés,

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de ma journée de formation de jeune élu, en tant que membre du Conseil de Vie Lycéenne du lycée Georges Pompidou de Castelnau-le-Lez, sur le thème de l’audace (pour développer l’engagement), qui s’est déroulée le jeudi 1er février dernier de 9 heures à 16 heures.

Nous avions rendez-vous à 9 heures dans le hall d’accueil des archives départementales pierres-vives. J’en profitai pour dire quelques mots à mes camarades sur l’histoire du bâtiment, c’est-à-dire ce que j’avais déjà appris lors de ma sortie à ces mêmes archives avec mon enseignement d’exploration Littérature et Société.

Ce bâtiment a été conçu par Zaha Hadid. Il a été inauguré en septembre 2012. Il s’agit d’un bâtiment horizontal fait de béton, de verre et de métal. Zaha Hadid appartient à un mouvement appelé déconstructivisme. Ce courant architectural consiste à rejeter les bases de l’architecture classique. Si on le regarde à la verticale, le bâtiment a la forme d’un arbre (couché, en l’occurrence), symbole de la connaissance et du savoir.

Dans le hall, dès notre entrée, on nous distribua un badge autocollant où nous devions inscrire notre prénom. En-dessous était imprimé un numéro de classe : je compris quand je vis une grande banderole fixée à un mur : il y était écrit « Collège Malala Yousafzai ». Nous étions donc dans un collège fictif dans lequel nous devions, organisés en « classes », réaliser toutes sortes d’activités.

Nous nous réunîmes tout d’abord dans un amphithéâtre pour une « ouverture claire obscure » qui définissait les objectifs de la journée. Puis nous nous rangeâmes en rangs, comme à la rentrée des classes. J’étais en 4C avec des Conseillères Principales d’Éducation, une bénévole et un professeur d’Histoire-Géographie.

Voici un exemple d’activité que nous réalisâmes : nous devions peindre un motif sur une feuille, puis mettre cette dernière au bout de la précédente. A la fin de la matinée, toutes les classes étant passées par cet atelier, le tout formait une gigantesque frise qui se terminait à l’extérieur du bâtiment.

A midi, nous sommes sortis sur le parvis pour nous faire prendre en photo par un drone. Mis ensemble bout à bout, nous formions le mot « GRANDI-OSE ».
Puis nous nous somme redonnés rendez-vous dans l’amphithéâtre pour faire le bilan de la matinée : Qu’est-ce que ces activités m’ont apporté de nouveau ? Ont-elles servi à cultiver mon audace ?

A treize heures, nous sommes allés déjeuner au lycée Léonard de Vinci où un buffet était servi. Nous terminâmes la journée par un théâtre-forum sur le thème de la journée.

J’ai beaucoup aimé cette journée, surtout grâce à son originalité, moi qui m’attendais plutôt à une série de conférences barbantes sur les multiples définitions du mot « audace », les différentes (bonnes) démarches d’engagement, etc., etc. Et contre toute attente, je pense avoir mieux appris et compris les actes à promouvoir sous cette forme, que sous forme de conférences.


‘-> L’équipe du lycée Georges Pompidou invitée à cette journée : moi (à droite) en présence du Conseiller Principal d’éducation délégué à la vie citoyenne, et quatre camarades du Conseil de Vie Lycéenne.

Marathon et Salamine

Les deux plus grandes batailles de l’Antiquité ont opposé les Grecs aux Perses.

Marathon (490 av. J.-C.)

Darius Le Grand est le roi des rois de l’Empire Perse. Xerxès est le fils de Darius. Thémistocle est un général athénien admiré du peuple d’Athènes. Il n’est pas né d’une famille prestigieuse, mais son intelligence et son intuition le promettent à une grande fortune. Il a pour destin de se faire remarquer par ses actes, qu’ils soient bons ou mauvais. Il a été renié et déshérité par son père. Il ne rêve que de gloire et déborde de projets. Sa passion est la politique et les affaires de l’État. Il a souvent servi d’arbitre lors de conflits entre citoyens. Il forme de jeunes hoplites aux arts militaires, à commencer par la discipline. Miltiade est l’un des dix généraux athéniens en qui les citoyens ont placé leur confiance.
Un hoplite est un citoyen soldat qui défend sa cité. Une phalange est une formation de combat de ces soldats.
Le conseiller de Darius Le Grand est un traître grec du nom d’Hippias. Selon lui, les Grecs ont assassiné son frère, confisqué ses biens et décimé sa famille. Hippias a été le dernier tyran d’Athènes, l’héritier d’un pouvoir conquis par la force et exercé jusqu’à l’excès. Son évincement a mis un terme à près de 40 ans de tyrannie.
Les peuples conquis par Darius doivent payer des impôts et devenir des esclaves. En plus de cela, Darius demande aux Athéniens leur terre et leur eau.
Le mot marathon vient du nom de Marathon, localité de l’Attique, où en 490 av. J.-C., les Grecs remportèrent une victoire sur les Perses, et d’où partit un soldat qui mourut d’épuisement après une longue course, à son arrivée à Athènes, en annonçant la nouvelle. (Source : TLFi)
Les Spartiates acceptent de venir en aide aux Athéniens, mais après le changement de Lune car ils sont en pleine célébration de la fête d’Apollon.
Les Athéniens sont à peine 9 000, aidés par 1 000 Platéens. Les Perses comptent 25 000 hommes, dont 5 000 cavaliers.
Miltiade élargit la première ligne grecque. Il place ses troupes d’élite au centre. Puis il concentre le reste des hommes sur chaque flanc. Les phalanges grecques excellent dans l’attaque frontale mais sont vulnérables sur les flancs. Les Grecs doivent donc renforcer leurs phalanges latérales pour pousser l’ennemi à reculer, tout en créant un mouvement de tenaille qui va encercler le cœur des troupes perses, là où se trouvent les meilleurs soldats.
6 400 Perses ont trouvé la mort au cours de cette bataille, contre seulement 192 Athéniens et une poignée de Platéens. Ce sont donc les Athéniens qui remportent la victoire.
Nous sommes en 490 avant J.-C. La bataille de Marathon vient de mettre fin à la première guerre médique.

Salamine (480 av. J.-C.)

Cette bataille se situe dix ans après celle de Marathon, soit en 480 avant J.-C. Elle est associée à la création d’un nouveau type de rostre par Thémistocle, avec un revêtement de métal pour le rendre plus solide et plus efficace. Athènes n’est pas une grande puissance navale à cette époque, et les pirates de l’île grecque d’Egine attaquent régulièrement sa modeste flotte marchande.
Le but des Perses est de conquérir l’Égypte, puis l’Asie Mineure, puis l’Europe, et de prendre Athènes ainsi que d’autres cités grecques. Les Perses contrôlent déjà les grandes cités grecques de Thrace et de Macédoine. Ils visent ensuite la Thessalie, puis Athènes, au cœur de l’Attique, pour terminer par le Péloponnèse, jusqu’à Sparte.
Darius Ier est mort un an après la bataille de Marathon ; c’est donc son fils Xerxès qui prend le pouvoir à la place de son père.
Les Perses construisent un pont suffisamment solide pour faire traverser des centaines de milliers d’hommes sur l’Hellespont.
L’oracle d’Apollon dit aux Athéniens de ne pas attendre et de fuir à l’autre bout de la Terre ; Athènes sera détruite par les flammes. Thémistocle convainc alors ses concitoyens de consulter une nouvelle fois l’oracle. Cette fois-ci, ce dernier dit au peuple d’Athènes que lorsque l’ennemi aura conquis tout le reste du pays, Zeus accordera à Athéna une muraille de bois qui ne pourrait être ni prise ni détruite, et qui sera leur salut et celui de leurs enfants. L’oracle leur conseille de prendre la fuite, et leur promet qu’un jour viendra où ils pourront tenir tête aux Perses. A l’arrivée des Perses, les Athéniens évacuent la cité, comme leur conseille l’oracle, pour se réfugier dans les 200 bateaux construits pour la flotte militaire d’Athènes. Les Perses pillent et ravagent la cité, furieux de la trouver abandonnée.
Thémistocle souhaite combattre les Perses en mer, à Salamine. En effet, le détroit est si exigu qu’il suffirait de quelques bateaux pour mettre à mal leur énorme flotte. Sans sa flotte, l’armée perse ne pourrait plus se déplacer, ni être ravitaillée. Réduits à la famine, les hommes de Xerxès feraient demi-tour. C’est ce qui arriva. Les Athéniens remportèrent une fois de plus la victoire.

Finissons en beauté avec une citation de Platon (d’après les paroles de Socrate) :

Ce fut à la fois grâce aux combattants de Marathon et aux combattants sur mer de Salamine que furent instruits les Grecs, ayant appris et s’étant habitués à ne plus craindre les barbares sur terre et sur mer.

Le tube de toilette

Pour rigoler un peu…

Pour faire un tube de toilette
En chantant sur cet air bête
Avec des jeux de mots laids
Il faut pondre des couplets

Permets que je te réponde
C’est sûr, faut que tu les pondes

Bon, mais que dois-je pondre ?
Que ponds-je ? Que ponds-je ?

Pot pot podet pot pot
Le dernier mot qui t’a servi était « Ponds-je »

Serviette éponge ! Parfait !
Allez vas-y, je vais t’aider

J’apprécie quand de toi l’aide
Gant de toilette
Me soutient, cela va beau-
Ce lavabo
coup plus vite c’est bien la vé-
C’est bien lavé
rité, ça nous le savons
A nous l’savon… de toilette !

Sur ce piano, les touches t’y aident
Les douches tièdes
Ton air est bon, mais mon chant point
Mets mon shampooing
Il s’ra peut-êt’ pas sal’ demain
Salle de bains
Il m’aura en tout cas miné
Ou cabinet… de toilette !
Eau chaude, eau froide, eau mitigée

Cette salade, on verra dans
Un verre à dents
Un instant si c’est le bide, et
C’est le bidet
Est-ce à répéter ou à taire
T’es aux waters
J’aim’rais mieux que d’aut’ la vendent
Eau de lavande… eau de toilette !
Eau chaude, eau froide, eau mitigée

Ma face de carême, harassée
Crème à raser
Pour sûr aura ce soir les tics
Rasoir électrique
Ils font rire les gosses mes tics
Les cosmétiques
Sur ma gueule d’empeigne à moustache

PEIGNE A MOUSTACHE, COSMÉTIQUES
CRÈME À RASER, RASOIR ÉLECTRIQUE
SERVIETTE ÉPONGE, CHANSON DE TOILETTE TRÈS POÉTIQUE ! Toc !

« Le blog de Dodo » fait peau neuve…

…et devient « La tête dans les nuages ».

Actions réalisées :
– Changement de la disposition du menu de navigation (en bas de chaque page)
– Changement de la disposition du menu principal (en-dessous du nom du blog)
– Ajout des pages des catégories dans le menu principal
– Ajout de mes sites web externes à ce blog dans le menu principal
– Changement définitif de mon avatar, désormais unique
– Changement définitif du slogan du blog
– Ajout d’un pied de page personnalisé
– Ajout d’un message sur la page d’accueil
– Ce blog est désormais visible par les moteurs de recherche
– Suppression définitive de la page « Contact (pour les abonnés) »
– Changement définitif du nom du blog
– Changement définitif de l’image d’en-tête
– Ajout d’une icône favicon
– Réalisation d’une autre vidéo de présentation.

Fin d’après-midi à Millas

Vous lisez ce texte dans sa version révisée du 30 mai 2022. Sa composition initiale date de février-mars 2018.

En ce début de printemps 2018, je suis avec des amis d’enfance, dans une grande véranda, à l’étage de la maison d’Albert, mon cousin.

Ce rendez-vous était prévu depuis une semaine. Nous devions nous retrouver pour prendre l’apéritif, et pour causer de nos vies respectives.

Pourtant, je ne me sens pas parfaitement à l’aise.

« Et toi, Robert ? Tu n’as presque rien dit depuis ton arrivée.

– Raconte-nous un peu ce que tu es devenu depuis tout ce temps ! renchérit Albert.

– Hum… Eh bien, maintenant, les gars, j’ai une femme, des enfants, un ménage tranquille… une vie bien rangée, quoi. Rien de plus banal ! ajouté-je en faisant basculer ma chaise et avec un sourire un peu forcé.

– Tu n’as pas l’air très décontracté, objecte Théodore, mon ami d’enfance. Quelque événement a dû te bouleverser ces derniers temps.

– Pour vous dire la vérité, hésité-je… Tu as raison, Théodore, déclaré-je gravement. Il m’est réellement arrivé quelque chose il y a trois mois.

– Ah ! s’ exclame Albert.

– Vas-y, raconte-nous ! m’encourage Marie.

– Cela te soulagera peut-être, souligne Olivier, son époux.

– Eh bien, si vous voulez connaître toute l’histoire… la voici », soupiré-je.

« Je suis cheminot. J’ai toujours voulu l’être, car j’ai toujours été attiré par les gares.

« Là-bas, c’est plein de gens qui ne font rien, qui attendent. Et pourtant… Des hommes d’affaires pressés consultent tour à tour leur montre et le tableau d’affichage des départs des convois. D’autres réajustent sans cesse le col de leur chemise, stressés et mal à l’aise devant tant de monde. Des personnes plus âgées embrassent tendrement de jeunes enfants, le sac sur le dos, partant en colonie de vacances, prêts à rejoindre leur groupe. Des amoureux s’étreignent longuement, les larmes aux yeux, avant que l’un d’eux ne se sépare à reculons de l’autre tant aimé, pour partir vers de nouveaux horizons, à l’heure où blanchit la campagne qui défile sous ses yeux par la fenêtre du compartiment des interminables voyages.

« Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi ce lieu m’attire autant. Sans doute parce que la gare est un théâtre de tous les jours : chaque étreinte, chaque baiser, chaque manie d’homme d’affaires m’apporte chaque soir sentiments et émotions. »

Cet intérêt que j’éprouve pour les gares ne date pas d’hier, comme je l’indiquais un peu plus haut. À douze ans déjà, je quittais le collège en trombe pour me précipiter dans le hall de celle de ma ville, avec dans le cœur le vague mais persistant espoir d’y trouver quelque chose d’intéressant : un départ douloureux, des retrouvailles passionnées – ou même, tout simplement, des incompréhensions face à un plan de la ville ou devant un comptoir de change. C’était mon spectacle de la soirée. La gare de ma ville était le cinéma de ma vie. J’en étais le seul spectateur – et aussi le seul metteur en scène, car je me plaisais à rassembler toutes ces personnes qui ne faisaient que se croiser dans ce lieu public. Je me plaisais à les réunir dans ma tête, et à créer des histoires à partir de ce qu’ils m’avaient montré d’eux-mêmes en cinq minutes à peine – et cela suffisait à me rendre heureux.

Je me souviens très bien d’une de ces sorties solitaires. Pas la première – sans doute la deuxième ou la troisième. Il était cinq heures de l’après-midi. Je rentrais du collège, écrasé par mon morne quotidien mais aussi par un sac à dos de quarante kilos. La pluie tambourinait sur le plafond de l’entrée principale et jetait des bruits assourdissants dans la salle, aussitôt réverbérés dans tout le rez-de-chaussée du bâtiment. Ce soir-là, évidemment, personne ne jouait du piano. Pour trouver un peu de calme, je me suis réfugié sur les quais souterrains par le premier escalier qui se trouvait à ma gauche.

Le quai était parfaitement désert. On ne percevait pas l’ombre d’un sac de pique-nique ni l’éclat d’une voix. Tout était silencieux, terne, mort.

Je suis resté ainsi plusieurs minutes, tantôt méditant, tantôt songeant, tel un enfant en bas âge attendant sagement son spectacle de marionnettes.

Au bout de dix minutes, j’ai entendu des bruits de pas dans l’escalier. Une personne est arrivée, puis une autre, puis encore une autre. Enfin, un train s’est arrêté. C’était un train à grande vitesse, provenant de Bordeaux, bref, un vrai train normal comme j’en croisais tous les jours. La voix automatisée a annoncé l’heure de départ du convoi, c’est-à-dire quinze minutes plus tard. Le T.G.V. poursuivrait sa route jusqu’à Nice en passant par Marseille. J’attendais toujours, pensif, un peu étouffé par la foule qui se refermait sur moi peu à peu.

Tout à coup, deux personnes ont attiré mon regard curieux. C’étaient deux femmes : l’une brune, grande, plutôt mince, les cheveux coupés court, à la garçonne ; l’autre blonde et beaucoup plus svelte encore – plus fragile peut-être ? Elles se tenaient les mains, interdites, déconcertées. Une grande tristesse se lisait dans leurs regards. Elles avaient les larmes aux yeux, mais ne laissaient s’échapper aucun sanglot. Comme les agents commençaient à s’activer autour du wagon, les deux femmes se sont lentement lâché les mains. Accablée par tant d’émotion, la blonde a passé ses bras autour de la taille de la brune, et la brune a plongé sa main droite dans la jungle des cheveux de la blonde. Elles sont restées encore quelques secondes ainsi, se serrant si fort qu’on avait peur de les voir se briser, avec tellement de fougue et d’émotion que j’ai frissonné longuement. J’avais déjà vu mes parents ainsi, quand j’étais plus jeune, les épiant discrètement par la serrure de la porte de la cuisine. Mais ce soir-là – je ne savais, et ne sais toujours pas pourquoi – je me sentais particulièrement réceptif et sensible.

Enfin les deux amantes se sont séparées, n’osant s’embrasser et pressées par les agents attachés au convoi qui s’activaient autour d’elles. Elles étaient muettes, interdites, mystérieuses. La blonde, qui se trouvait au plus proche du quai, a sauté dans le wagon et, se retournant une dernière fois, a fait un signe de la main à la brune, arborant un sourire léger, faible et fragile, mais qui se voulait fier et protecteur. La femme restée sur le quai semblait avoir vieilli de dix ans. Elle s’est un peu approchée et a répondu à son amante par le même geste, puis lui a envoyé un baiser. La blonde, qui avait un instant regardé attentivement la série de signes de sa bien-aimée, s’est vivement retournée, serrant les poings, comme pour laisser s’échapper un flot de larmes retenu trop longtemps. Elle est lentement entrée dans le compartiment, tandis que le train commençait la deuxième partie de son voyage méditerranéen.

Ce soir-là, devant tant de monde, assis sur la huitième marche de l’escalier reliant le hall d’entrée de la gare au quai T de la voie A – ce soir-là je venais de découvrir, ou plutôt de retrouver, ce sentiment qui anime et animera toujours tant de personnes sur Terre. Je venais de retrouver l’amour – non pas comme sentiment d’appartenance à une famille, mais comme ce qui unit mystérieusement deux personnes qui semblent initialement ne rien avoir en commun, mais que le hasard a simplement rapproché et qui se sont étrangement plu dès le premier regard.

Complètement déboussolé, le train parti, le quai évacué, je me suis hâté de remonter l’escalier et de rentrer chez moi pour reprendre ma vie habituelle, sans sentiment, sans émotion.

C’est donc dans le chemin de fer que j’ai porté toutes mes ambitions professionnelles. Mon bac en poche en 1998, j’ai par la suite fait de brillantes études de dessin industriel et ai rapidement trouvé un poste de manutentionnaire à la gare S.N.C.F. de Perpignan.

Depuis, je travaille sur les quais. Dès l’arrivée d’un train, je vérifie rapidement son état global, puis je fais embarquer les passagers. Des milliers de passagers par jour, tous différents.

Car oui, c’est ce que j’aime dans les gares : chacune d’elles rassemble des milliers de vies différentes – de mondes différents. Elle les sublime un instant, à peine plus d’une minute, avant de les redissoudre à jamais dans la foule informe et insensible.

C’est à la gare que je viens emplir mon cœur d’états d’âme. Enfin, le soir, à la fin de mes heures de service, je rentre chez moi, pensif, muet, et ému.

« Le 20 octobre 2016, j’ai déménagé avec ma femme et mes enfants dans une demeure de campagne à Millas, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Perpignan. L’air frais de la campagne nous a permis de retrouver le sourire après la mort de notre fils. Je m’éloigne de la gare, mais je suis toujours proche de ma famille.

« Le 14 décembre 2017, à six heures du matin, je me lève, m’habille, prends un petit-déjeuner frugal et quitte la maison à pas de loup pour ne pas réveiller Annie. Je démarre pour m’engager sur la chaussée.

« Il fait encore nuit. Je suis gelé. Mes mains frigorifiées semblent diriger le volant d’une manière surnaturelle, et par leur seule volonté.

« J’arrive au passage à niveau numéro 25. Un train passe. Un T.E.R. roulant à soixante-dix kilomètres à l’heure. La poisse. Ce train est long. Je vais être en retard. Enfin, le train disparaît, je peux passer. La barrière est déjà ouverte. Tant mieux. Je passe.

« A sept heures précises, je retrouve mes collègues à la gare. J’enfile mon uniforme en vitesse et commence à inspecter le T.G.V. qui partira pour Bordeaux à sept heures quatorze.

« A cinq heures de l’après-midi, ma femme m’appelle en me faisant part d’un certain accident qui vient de se dérouler à ce moment-là au passage numéro 25. Elle me demande si je n’ai rien vu d’anormal en passant par là quelques heures plus tôt. Je lui réponds par la négative et raccroche, persuadé que la collision que me décrit Annie n’a rien de très alarmant. Elle devrait arrêter de se faire du souci pour tout et n’importe quoi, me dis-je.

« A six heures et demie, j’ai fini ma journée. Je m’apprête à prendre le chemin de l’aller en sens inverse, mais la route est barrée. Pour cause d’accident. Mince, ça a dû être grave, finalement. Je fais demi-tour et décide de prendre un autre itinéraire.

« A sept heures, sitôt rentré, je me jette sur la télécommande du poste de télévision et sur mon ordinateur portable.

« Un bilan dramatique. Quatre morts, quatre collégiens. Plus quatorze blessés graves. Une vraie tuerie. Les premières images sont horribles : le car coupé en deux dans le sens de la largeur, du sang, des cris partout, des cris d’enfants. »

Je fais une pause pour reprendre mon souffle. Tout le monde semble boire mes paroles, tous sont suspendus à mes lèvres et n’attendent qu’une chose : que je termine mon sidérant récit.

Je me racle la gorge et commence à sortir des journaux froissés de la poche droite de mon grand manteau.

« Le lendemain matin, vendredi 15 décembre, j’achète tous les journaux. »

Je fais passer les feuilles de papier, silencieux.

 Un drame à Millas
 Un terrible accident s’est produit hier peu après 16 h entre un autocar transportant des élèves du collège Christian-Bourquin et un T.E.R., au passage à niveau no 25 de la ligne de Perpignan à Villefranche – Vernet-les-Bains au lieu-dit Los Palaus, sur la route de Thuir (D612). Le T.E.R. roulant dans le sens ouest/est a percuté très violemment l’autocar scolaire qui roulait dans le sens sud/nord, le coupant en deux. La rame n’a pas déraillé. Le T.E.R. roulait à 75 km/h, en dessous de la vitesse autorisée sur cette portion de voie (100 km/h). Le car, lui, roulait à 12 km/h selon son chronotachygraphe.
 Notre bilan fait état de 4 adolescents tués et de 14 blessés graves dont la conductrice, 5 en urgence absolue et 9 autres en urgence relative, tous passagers de l’autocar scolaire. Les 22 personnes présentes à bord du T.E.R.…

Je me racle la gorge pour indiquer que je vais reprendre mon récit. Le plus dur est encore à venir. Je laisse passer un temps. Je ferme les yeux, je respire. Je me lance.

« C’est à ce moment précis que la mémoire me revient, comme un éclair qui me ramène aussitôt dans les confins de ma mémoire, vingt-quatre heures plus tôt.

« Je m’en souviens parfaitement.

« La barrière était déjà ouverte quand le train était en train de passer.

« Si j’avais vu cette barrière, si seulement je l’avais vue ouverte, j’aurais pu empêcher ce drame. Je serais descendu de la voiture et aurais pu réparer la barrière, ou au moins alerter la S.N.C.F. J’aurais pu épargner les dizaines de collégiens dont la vie est désormais détruite à tout jamais. Ils avaient toute la vie devant eux, et voilà qu’ils ne verront plus jamais le monde comme avant, s’ils n’ont pas déjà cessé de le voir. Je viens d’entrer dans leur destin sans le vouloir. »

Je me tais à nouveau pour marquer la fin de mon récit macabre et laisser mes pairs méditer sur le sujet.

« T’es-tu déclaré à la justice ? me demande Marie de sa voix pure et cristalline.

– Ce n’est pas une bête idée, renchérit Olivier. Tu devrais témoigner en faveur de la conductrice.

– J’ai eu récemment des nouvelles de cette collision. Il paraît que les enquêteurs vont plutôt vers la thèse des barrières fermées, ce qui risque d’invalider complètement la version de la conductrice, explique Théodore.

– Je n’en sais rien, réponds-je après un silence. Après tout, le destin fera son tour, soupiré-je. Tout ce que je sais, c’est que j’ai fait dix-huit victimes de mon inattention. Dix-huit collégiens, si jeunes, si pleins de vie…

– Ne va pas dramatiser les choses, me rassure Marie d’un ton calme et amical. En réfléchissant bien, tu n’aurais rien pu faire de plus. Dans le noir, personne ne voit très bien, et il est presque impossible d’y détecter quelque chose d’anormal si c’est silencieux.

– Si j’étais à ta place, je pense que je n’aurais pas pu agir autrement », ajoute Albert.

Un moment de silence – de recueillement – s’ensuit. Nous restons là, penauds, sans rien oser faire ni dire.

– Dix-huit enfants. Zut. C’est si dommage, finis-je par lâcher dans un second soupir.

– Ne pense plus à ces gamins, Robert. Ce qui est fait est fait, et de toute façon tu n’as rien à voir là-dedans. La conductrice, ce n’était pas toi, me répète Marie. »

*
* *

Je suis dehors. Il fait froid. J’ai mal à la tête.

D’accord, je n’avais pas vu que la barrière était ouverte. D’accord, je ne me suis soucié de rien lorsque Annie m’a téléphoné. Mais Marie avait raison. Et puis, après tout, qu’aurais-je pu faire pour empêcher ce drame ? Tenter de réparer la barrière ? En parler à mes collègues à mon arrivée ? Contacter le service de maintenance ?

Tant pis. Ce qui est fait est fait, et je n’y suis pour rien.

Je ne rentre pas chez moi tout de suite. Je me dirige aussitôt vers le commissariat de police. Je pense que c’est ce qu’il y a de plus utile à faire, à présent.

Ne pense plus à ces gosses, me dis-je. Pense à ton avenir, Robert.

Mars 2018